Jeudi 9 novembre à 17 h: attention, la communication de John Tolan est reportée à une date ultérieure.  Elle est remplacée par : Ophélie Siméon (Sorbonne Nouvelle), « Anna Doyle Wheeler (1785-1848): itinéraire politique et militant d’une pionnière du féminisme »

Résumé : Cette communication examine l’oeuvre et le parcours d’une pionnière oubliée du féminisme, l’Irlandaise Anna Doyle Wheeler (v. 1785-1848). Si son rôle d’intermédiaire au sein des premiers mouvements socialistes européens est relativement bien documenté, sa contribution à l’histoire des femmes et des idées demeure peu connue. Elle est pourtant l’inspiratrice et la co-auteure de l’un des ouvrages fondateurs de la cause féministe, Appeal of One Half the Human Race (1825), rédigé avec son compatriote William Thompson (1775-1833) mais paru sous le seul nom de ce dernier. Si Thompson préface l’ouvrage en reconnaissant publiquement l’apport de Wheeler à The Appeal, l’historiographie a le plus souvent réduit sa collaboratrice à un rôle de simple muse.

Il s’agira donc, à travers une étude croisée de la formation intellectuelle de Wheeler et de son oeuvre politique, de lui redonner sa place aux côtés des travaux de Thompson (conformément aux revendications de The Appeal), mais aussi des écrits de Mary Wollstonecraft et du couple Mill. En effet, The Appeal se distingue des écrits proto-féministes de son temps par sa radicalité. S’ils ne sont pas les premiers à revendiquer publiquement le vote des femmes, Wheeler et Thompson identifient cependant l’exploitation des femmes à celle des travailleurs au sein du système capitaliste. Par conséquent, ils s’insurgent contre un féminisme purement libéral pour revendiquer une réforme totale des structures sociales, économiques et politiques sur un mode coopératif, seul à même, selon eux, de garantir l’égalité des sexes. En outre, la section finale de The Appeal, rédigée de la seule main de Wheeler, constitue le premier appel connu à la formation d’un mouvement de femmes à l’échelle internationale. L’étude de cette pensée radicale, entre féminisme et socialisme, permettra d’évaluer la postérité de Wheeler et d’en rappeler l’actualité.

Jeudi 19 novembre à 17h : l’intervention de Rachel Holmes est annulée. 

 En remplacement : Fabrice Bensimon (Sorbonne Université) : « Londres, 10 avril 1848 : les chartistes dans l’œil du photographe »

Résumé : Pour les chartistes, le lundi 10 avril 1848 était un grand jour. Depuis des semaines, ils faisaient signer la pétition pour la Charte du peuple. Celle-ci devait être remise au Parlement, et les chartistes se rassemblèrent au sud de la Tamise, à Kennington Common. Combien étaient-ils ? 400 000, selon leur dirigeant Feargus O’Connor ; 10 000 selon les autorités, une hypothèse basse qu’un dessin de presse semblait confirmer. Le mouvement allait ensuite décliner irrémédiablement 

130 ans plus tard, deux daguerréotypes émergeaient des archives royales. Bien qu’ils aient été abondamment reproduits depuis dans les manuels, les revues ou sur Internet, ces premières photographies politiques de l’histoire n’ont sans pas encore livré tous leurs secrets. Que nous disent-elles du chartisme et de ce moment politique ? Que nous montrent-elles du monde ouvrier, dans ce qui est alors la plus grande ville au monde, le Londres de la révolution industrielle ? 

Le séminaire ne pourra se réunir à la Maison de la Recherche, mais uniquement en visio. Lien habituel, disponible auprès de Yann Béliard yann_beliard(at)yahoo.fr