Catherine Hall, “Making White and Black: Edward Long, slave-owner and historian of Jamaica” (5 juin)

Jeudi 5 juin à 17h, salle D223 à la Maison de la Recherche (28, rue Serpente, 75006 Paris)


Catherine Hall (University College London) présentera son dernier ouvrage, Lucky Valley. Edward Long and the History of Racial Capitalism (Cambridge University Press, 2024).

Résumé : Why does Edward Long’s History of Jamaica matter? Written in 1774, Long’s History, that most ‘civilised’ of documents, attempted to define White and Black as essentially different and unequal. Long deployed natural history and social theory, carefully mapping the island, and drawing on poetry and engravings, in his efforts to establish a clear and fixed racialized hierarchy. His White family sat at the heart of Jamaican planter society and the West India trade in sugar, which provided the economic bedrock of this eighteenth-century system of racial capitalism. Catherine Hall tells the story behind the History of a slave-owning family that prospered across generations together with the destruction of such possibilities for enslaved people. She unpicks the many contradictions in Long’s thinking, exposing the insidious myths and stereotypes that have poisoned social relations over generations and allowed reconfigured forms of racial difference and racial capitalism to live on in contemporary societies.

 

Catherine Hall is Emerita Professor of History at University College London and a prize-winning author. Her work focuses on Britain and empire, and includes Civilising Subjects: Metropole and Colony in the English Imagination, 1830–1867 (2002), Macaulay and Son: Architects of Imperial Britain (2012), and Legacies of British Slave-Ownership: Colonial Slavery and the Formation of Victorian Britain (co-authored with Nicholas Draper et al.; Cambridge, 2014). Between 2009 and 2015 she was the principal investigator on the ESRC/AHRC project ‘Legacies of British Slave-ownership’.

 

Fabienne Moine, “Donner une voix aux silencieux de l’histoire : écrits d’indigents dans les institutions de secours (Angleterre, 1840-1900)” (22 mai)

Jeudi 22 mai à 17h : Fabienne Moine (IMAGER, UPEC): ‘« Donner une voix aux silencieux de l’histoire : écrits d’indigents dans les institutions de secours (Angleterre, 1840-1900)’.

Résumé : La grande majorité de la documentation sur les workhouses ou les casual wards au XIXe siècle émane des instances du pouvoir. Mais il existe un certain nombre de sources produites par les indigents eux-mêmes. Ces sources sont certes limitées en nombre, mais elles font l’objet de recherches récentes comme les autobiographies ou les lettres de plainte. Cette présentation porte sur un autre type d’écrit produit depuis les institutions sociales : les poèmes qui sont relativement nombreux et peuvent être considérés, avec leurs spécificités, à la fois comme un véritable sous-genre poétique, comme une forme autobiographique et comme une autre source de l’histoire des institutions sociales. Il s’agira d’examiner les raisons qui ont poussé certains indigents à choisir le genre poétique et d’analyser la manière dont les institutions, tout en imposant leurs systèmes de règles, ont encouragé la production d’une forme de « workhouse poetry » et la construction du « workhouse poet ». L’objectif de cette présentation est de mettre en évidence la complexité des réponses des indigents et une certaine capacité à agir face au pouvoir institutionnel. En explorant cette pratique de l’écrit assez largement répandue au sein des workhouses, il s’agit de complexifier notre vision de l’inhumanité de ces institutions sociales. 

Fabienne Moine est professeure de civilisation britannique à l’UPEC. Ses recherches concernent les pratiques sociales et culturelles des classes populaires à l’époque victorienne. Ses travaux récents portent sur la poésie populaire produite au sein des institutions de secours victoriennes, comme les workhouses ou les asiles.