Archives mensuelles : novembre 2023

Emily Ward, « “I witness this myself”: adolescent rulers and political “belonging” in Britain and France, c. 1150 –c. 1260) » (7 déc.)

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Jeudi 7 décembre 2023 à 17h

Emily Ward (University of Edinburgh), « “I witness this myself”: adolescent rulers and political “belonging” in Britain and France, c. 1150 –c. 1260) ».

Small shifts in the formulae and content of medieval acts and letters are often highly revealing, especially for what they can tell us about responses to political change and ideas of image making. This paper focuses on a Latin formula, teste me ipso (‘I witness [this] myself’), that appeared in Scottish royal acts early in the reign of Alexander III, king of Scots. Alexander had become king in 1249 at the age of seven, and his adoption of the new clause coincided with the years of his adolescence, when a chief preoccupation was to assert how fully the young king ‘belonged’ within the same political sphere as his royal counterparts both in England and across the continent. But Alexander was not the only adolescent ruler trying to establish an independent, authoritative voice for himself on the political stage. Placing the king of Scots within a much wider context, this paper argues that there were a cohort of rulers across Britain and France all drawn to the same Latin formula to help impress the personal nature of their rule early in their youth.

Résumé :

Les changements minimes dans les formules et le contenu des actes et des lettres du Moyen Âge sont souvent très révélateurs, en particulier pour ce qu’ils nous apprennent sur les réactions aux changements politiques et sur les idées de création d’images. Cette communication porte sur une formule latine, teste me ipso (« étant moi-même témoin »), qui apparaît dans les actes royaux écossais au début du règne d’Alexandre III, roi d’Écosse. Alexandre était devenu roi en 1249, à l’âge de sept ans, et l’adoption de cette nouvelle clause correspond à son adolescence, où l’une des principales préoccupations était d’affirmer à quel point le jeune roi « appartenait » à la même sphère politique que ses homologues royaux, tant en Angleterre que sur le continent. Mais Alexandre ne fut pas le seul souverain adolescent à tenter d’établir une voix indépendante et d’autorité sur la scène politique. Situant le roi d’Écosse dans un contexte beaucoup plus large, cette communication suggère qu’un groupe de souverains, en Grande-Bretagne et en France, furent tous attirés par la même formule latine pour aider à faire comprendre la nature personnelle de leur règne dès leur plus jeune âge.

Dr Emily Joan Ward is a British Academy Postdoctoral Fellow at the University of Edinburgh and, from January 2024, she will take up a permanent position there as Lecturer in Medieval Scottish History. Her current project, ‘Adolescence and Belonging in Medieval Europe, c. 1000–c. 1250’, explores ideas about age, authority and identity. Her first monograph, Royal Childhood and Child Kingship: Boy Kings in England, Scotland, France and Germany, c.1050–1262 was published with Cambridge University Press in 2022 and is now available in a paperback edition. She has also published on topics such as motherhood, royal succession, queenship and guardianship, and her most recent article is in the current volume of Thirteenth-Century England, entitled ‘“A Star Lit by God”: Boy Kings, Childish Innocence, and English Exceptionalism during Henry III’s Minority, c. 1216–c. 1227’.

Emily Joan Ward est titulaire d’une bourse postdoctorale de la British Academy à l’Université d’Édimbourg ; à partir de janvier 2024, elle y occupera un poste permanent de lecturer en histoire écossaise médiévale. Son projet actuel, intitulé « Adolescence and Belonging in Medieval Europe, c. 1000-c. 1250 », explore les notions d’âge, d’autorité et d’identité. Sa première monographie, Royal Childhood and Child Kingship: Boy Kings in England, Scotland, France and Germany, c.1050-1262, a été publiée par Cambridge University Press en 2022 et est maintenant disponible en édition de poche. Elle a également publié sur des sujets tels que la maternité, la succession royale, la royauté et la tutelle, et son article le plus récent, intitulé « “A Star Lit by God” : Boy Kings, Childish Innocence, and English Exceptionalism during Henry III’s Minority, c. 1216-c. 1227 », figure dans le dernier volume de Thirteenth-Century England.

William J. Ashworth  : ‘The Legacy of the Chemical Industry in Northwest England, 1824-1863’ (23 nov.)

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Jeudi 23 novembre 2023 à 17h

William J. Ashworth (U. of Liverpool) : ‘The Legacy of the Chemical Industry in Northwest England, 1824-1863’

Abstract : My institution, the University of Liverpool, is based in an area associated with the heart of the country’s chemical industry. It is also one of the most polluted and deprived regions of the country. My talk is based on a project I am hoping to put together looking at the history and legacy of this industry within this region. The aim is to document the impact of the industry on the landscape, health, and economy of the north-west of England: Merseyside, Widnes, Runcorn, St Helens and Newton-in-the-Willows. Why did the industry commence here on such a large scale during the early nineteenth century and what industries did it serve? The focus here will be on textiles in Lancashire, soap in Liverpool, Runcorn and Warrington, and glass in St Helens.

William J. Ashworth est Reader en histoire contemporaine à l’université de Liverpool. Ses travaux portent sur l’histoire de l’industrialisation, des sciences, des technologies et des finances en Angleterre entre 1640 et 1850. On lui doit notamment The Trinity Circle Anxiety, Intelligence, and Knowledge Creation in Nineteenth-Century England (University of Pittsburgh Press, 2021); The Industrial Revolution: The State, Knowledge and Global Trade (Bloomsbury, 2017), et Customs and Excise: Trade, Production and Consumption in England, 1640-1845 (Oxford UP, 2003).

Ophélie Siméon : « Anna Doyle Wheeler (1785-1848): itinéraire politique et militant d’une pionnière du féminisme » (9 nov).

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Jeudi 9 novembre à 17 h: attention, la communication de John Tolan est reportée à une date ultérieure.  Elle est remplacée par : Ophélie Siméon (Sorbonne Nouvelle), « Anna Doyle Wheeler (1785-1848): itinéraire politique et militant d’une pionnière du féminisme »

Résumé : Cette communication examine l’oeuvre et le parcours d’une pionnière oubliée du féminisme, l’Irlandaise Anna Doyle Wheeler (v. 1785-1848). Si son rôle d’intermédiaire au sein des premiers mouvements socialistes européens est relativement bien documenté, sa contribution à l’histoire des femmes et des idées demeure peu connue. Elle est pourtant l’inspiratrice et la co-auteure de l’un des ouvrages fondateurs de la cause féministe, Appeal of One Half the Human Race (1825), rédigé avec son compatriote William Thompson (1775-1833) mais paru sous le seul nom de ce dernier. Si Thompson préface l’ouvrage en reconnaissant publiquement l’apport de Wheeler à The Appeal, l’historiographie a le plus souvent réduit sa collaboratrice à un rôle de simple muse.

Il s’agira donc, à travers une étude croisée de la formation intellectuelle de Wheeler et de son oeuvre politique, de lui redonner sa place aux côtés des travaux de Thompson (conformément aux revendications de The Appeal), mais aussi des écrits de Mary Wollstonecraft et du couple Mill. En effet, The Appeal se distingue des écrits proto-féministes de son temps par sa radicalité. S’ils ne sont pas les premiers à revendiquer publiquement le vote des femmes, Wheeler et Thompson identifient cependant l’exploitation des femmes à celle des travailleurs au sein du système capitaliste. Par conséquent, ils s’insurgent contre un féminisme purement libéral pour revendiquer une réforme totale des structures sociales, économiques et politiques sur un mode coopératif, seul à même, selon eux, de garantir l’égalité des sexes. En outre, la section finale de The Appeal, rédigée de la seule main de Wheeler, constitue le premier appel connu à la formation d’un mouvement de femmes à l’échelle internationale. L’étude de cette pensée radicale, entre féminisme et socialisme, permettra d’évaluer la postérité de Wheeler et d’en rappeler l’actualité.